lundi 8 avril 2019

Femmes d'Alger dans leur appartement_Assia Djebar



Auteur:Assia Djebar
Titre:Femmes d'Alger dans leur appartemet
Edition:Le livre de poche
Date:2002
Pages:263

Sypnosis:

En 1832,dans Alger récemment conquise,Delacroix s'introduit quelques heures dans un harem.Il en rapporte un chef-d'oeuvre,Femmes d'Alger dans leur appartement,qui demeure un "regard volé".Un siècle et demi plus tard,vingt ans après la guerre d'indépendance dans laquelle les Algériennes jouèrent un rôle que nul ne peut le contester,comment vivent-elles au quotidien,quelle marge de liberté ont-elles pu conquérir?
Dans ce recueil de nouvelles publié pour la première fois en 1980 et ici augmenté d'une longue nouvelle inédite,La Nuit du récit de Fatima,Assia Djebar raconte:le vécu,la difficultè d'etre,la révolte et la soumission,la rigueur de la loi qui survit à tous les boulversements et l'éternelle condition des femmes.
"langage de l'ombre",souvent prémonitoire en regard de l'histoire immédiate,Femmes d'Alger dans leur appartement est devenu un classique dans de nombreux pays où il a recu un accueil exceptionnel.
Résumé:
Assia Djebar , est l'une des premières écrivaines algériennes a avoir donné libre cours à sa plume et à son don de narration, c'est une romancière connue par son féminisme, et son engagement pour tout ce qui a rapport de près ou de loin avec la cause féminineSes idées sont directes, c'est une femme qui a consacré son art d'écriture pour dénoncer toute violence et inégalités contre les femmes.
Cet ouvrage intitulé"Femmes d'Alger dans leur appartement"est un ensemble de nouvelles, où on trouve la voix féminine algérienne étouffée durant toute une éternité... On trouve ainsi des Fatima, des Aicha, des Anissa entrain de dévoiler leurs secrets en faisant tomber leurs voiles.
Fatima prénom populaire chez les femmes arabes et qui a la même ampleur que Mohamed chez les hommes, un prénom si significatif dont Assia l'a choisie intelligemment, la première nouvelle comporte comme titre"la nuit du récit de Fatima"où cette dame va nous raconter brièvement sa vie avant l’indépendance en tant que femme, dans un pays qui considère l'homme comme un maître des lieux, elle raconte son mariage forcé, le fait qu'être fille ne suffisait guère l'orgueil de sa mère, son aliénation à la culture française pour oublier un peu l’amère réalité de son propre pays qui a mis un large fossé entre les deux sexes.

Puis dans les autres nouvelles qui vont suivre, l'auteur a devisé en deux parties ces dernières celles d’aujourd’hui, et celle d'hier la première indique l'état de la femme son quotidien ainsi que son rôle dans la société après l'indépendance, tout cela est raconté par des jeunes filles algériennes, telles que  Sarah adolescente qui a participé à la guerre d'Algérie et qui se plonge après l’indépendance dans une angoisse et tristesse opaque, à cause de ce qu'elle a subi dans la prison Barbarous, Djebar ne sait pas uniquement focaliser sur une seule histoire ou plus précisément sur un seul témoignage,car on va trouver aussi d'autres comme celui de Baya une jeune fille instruite qui aime les sciences et qui travaille dans un hôpital ,mais malheureusement malgré l'ambition qu'elle a pour la recherche elle va être perturbée par l'idée du mariage, car elle sait très bien que la femme finira toujours par se marier et que la seule finalité de sa vie n'est que le mariage.

Viendra ensuite le moment où elle nous a dévoilé le passé, ce qui veut dire avant l'indépendance, c'est là qu'Assia Djebar à redoubler l'odeur de la mort car oui durant cette période les yeux de cette population ne voyaient que sang, ainsi ces événements sanguinaires ont inspiré l'autrice à parler de ce sujet, en parlant de la souffrance des exilés qui lisent et regardent leurs frères mourir sans rien faire, elle nous parle de l'esprit mort des femmes qui se trouvent mariées sans même pas dire oui, elle a évoqué aussi le deuil d'une grande femme de caractère qui attendait le retour de son petit-fils qui a participé au combat national ,ainsi on retrouve le respect que les gens ont pour les vieux, où on constate que dans les pays maghrébins lorsque la femme arrive à une tranche d'âge tout le monde lui doit respect, et elle deviendra un vrai pilier. 
Pour en finir  avec les souvenirs d'une aïeule qui relatait sa propre histoire à elle,sa propre misère,mariage forcé,travaille sans relâche, violence,larme,amertume,et patience.

Avec une très grande variante d'histoires, et de témoignages, Assia Djebar notre grande féministe a pu donner des ailes libératrices à toutes les femmes opprimées, violée, emprisonnée, mais ce qui est le plus important c'est le fait qu'elle a fait ouvrir aux femmes de nos jours  sur la réalité opaque que ses sœurs ont subie, mais aussi elle a donné une leçon à toute une génération qui se résume tout simplement à la non-soumission. 

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